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L’eczéma et moi : La peur de se retrouver dans la rue – 2 –

Comme vous l’avez compris dans mon premier article : L’eczéma et moi, j’ai eu une 2ème très grosse crise d’eczéma en Janvier 2018, 2 ans après celle de Décembre 2016.

Cette deuxième crise m’a amenée à renforcer mon travail sur moi-même. J’ai repris mes séances de psychonomie, j’ai effectué un jeûne de 10 jours en Tunisie, je me suis ouverte à de nouvelles pratiques de développement personnel (Méditation, EFT, Défi des 100 jours, Affirmations positives, Tableau de vision, Visualisations etc.) qui me faisaient avancer jour après jour, jusqu’à ce qu’une réelle prise de conscience se produise au mois de Mai 2018. Je vais vous raconter cela ici.

L'eczéma et moi : La peur de se retrouver dans la rue - 2 -

Il y a d’abord eu 1 chose qui m’a interpellée… et qui aurait pu tomber dans les oubliettes si je n’avais pas ensuite établi un lien avec une 2ème chose, qui a son tour nous a fait penser à une 3ème chose qui avait toujours à voir avec les 2 choses précédentes ! Or, 3 choses ça fait beaucoup ! Je ne pouvais plus « nier » les faits ! L’évidence a surgit et m’a sauté aux yeux. Ce sont ces 3 choses distinctes que j’ai réussi à relier au fil des jours qui m’ont permis d’arriver à une vrai PRISE DE CONSCIENCE de ma PEUR et de fait d’enclencher un premier pas vers la LIBÉRATION de cette peur.

1) 1er élément : La phrase du livre de Jacques Martel

Nous étions le 11 mai 2018, et j’avais eu envie de relire les pages concernant l’eczéma (peau, peau démangeaisons, maux de peau) du Grand Dictionnaire des Malaises et des Maladies de Jacques Martel. En effet, ces pages m’aident depuis 2016 à prendre du recul sur ma maladie. Je les relis assez fréquemment, dès que j’en ressens l’envie, afin de voir si j’aurai compris de nouvelles choses dans l’intervalle de temps depuis ma dernière lecture ou si je n’arriverai pas à mieux comprendre ce que ce passe en relisant quelques lignes. 

Et là, je relis notamment la page Peau (démangeaisons) : et j’ai cette phrase qui m’interpelle plus fortement que lors de mes lectures précédentes : 

« Je ne veux peut-être pas me retrouver dans la rue. »

Ouiiii !! Oui, c’est cela ! Oui en effet, je ne veux pas me retrouver dans la rue : c’est une de mes grandes PEURS

J’ai alors pris le cahier sur lequel j’écris depuis quelques mois, je note cette phrase qui m’a interpellée et je la commente comme vous pouvez le voir ci-dessous : 

L'eczéma et moi : La peur de se retrouver dans la rue - 2 -

Je le savais un peu intérieurement déjà auparavant que je craignais de ne pas avoir assez d’argent pour vivre jusqu’à ma mort, mais je n’avais pas encore mis le mot PEUR sur cette crainte, ni même mesuré l’importance de cette PEUR. Ce jour là, cette phrase me frappait, me sautait aux yeux. Il était l’heure de vraiment PRENDRE CONSCIENCE de cette PEUR qui, sans doute, m’empêchait d’être complètement sereine dans cette période d’insécurité qu’est le chômage.

L'eczéma et moi : La peur de se retrouver dans la rue - 2 -

2) 2ème élément : Mon envie de bénévolat qui se dirigera vers un domaine précis

J’ai envie ici de vous raconter comment tout cela à commencé et s’est concrétisé.

a. Une rencontre pour commencer à sortir de ma zone de confort

Depuis que j’habite à Grenoble, un SDF se trouvait très souvent en bas de chez moi, à à peine 10 mètres de ma porte d’entrée. A force de passer devant lui, je devenais de plus en plus mal à l’aise… Je n’osais pas vraiment lui parler à part lui dire Bonjour. Mais avec le temps, il me reconnaissait, je lui souriais. J’ai commencé à lui donner quelques pièces de temps en temps, puis à lui rapporter une viennoiserie ou un paquet de gâteau quand je rentrais de la boulangerie ou du supermarché.

Néanmoins, je me rendais compte que j’avais du mal à aller vers lui (alors que je suis la première à aller vers les autres dans une soirée ou d’autres occasions). Que se passait-il ? Quelles peurs jouaient ?

Je sentais vraiment comme une sorte de blocage. Et pourtant, j’avais fait du bénévolat avec dans les favelas au Brésil, dans des quartiers pauvres au Pérou et je savais ce que c’était que la pauvreté. Mais là, c’était différent. Etait-ce le fait de ne pas être « protégée » par une association ? D’être seule ? D’être dans mon pays ? Je ne pouvais pas me « protéger » derrière une langue étrangère ? J’étais à nue devant ce sdf…

Puis à Noël, je lui ai offert une boîte de Ferrero Rocher. Je lui avais aussi proposé un vêtement de mon frère que je pensais qu’il pourrait aimer.

Puis un jour en Janvier, j’ai enfin osé lui parler davantage, et lui ai demandé pourquoi il ne se mettait pas plus au soleil (il faisait grand beau mais très froid et il se mettait tjrs dans ma rue à l’ombre alors que le soleil aurait pu le réchauffer…). Il m’a expliqué qu’il se mettait ici parce que personne ne lui disait rien, personne lui demandait de partir. Il m’a expliqué où il dormait, où se trouvait le centre d’accueil où il se rendait le matin et où il s’asseyait l’après-midi. Il s’appelle Jonathan.  

Puis en Février, un jour où il faisait très froid je lui ai proposé une boisson chaude. Il accepté, donc je suis rentrée chez moi, je lui ai fait un thé et je suis redescendue lui donner. C’était mon challenge après lui avoir parlé, c’était de lui proposer cela, et pour moi, cela revenait à sortir de ma zone de confort. J’étais encore très mal à l’aise.

Durant cette période, j’ai tapé SDF Grenoble sur Facebook, et j’ai commencé à liker une page ou l’autre sur ce thème. 

b. Une maraude pour me lancer

L’idée me trottait depuis pas mal de temps de faire du bénévolat pour aider les autres. J’en avais fait au Brésil et depuis que j’étais en France je n’avais encore réussi à m’investir dans rien, je ne vivais que « pour moi » et je m’en voulais.

La période de chômage allait me laisser le temps de concrétiser cela. J’ai commencé à regarder des idées sur un site de bénévolat sans vraiment me décider : aider dans une prison ? Donner des cours d’informatique ? Faire de l’administratif ? Donner des cours de Français ? Je ne savais pas trop encore ce qui me faisait réellement envie… Puis, en Avril 2018, je suis allée voir une très bonne amie, Marie-Laure, avec qui nous avons fait un exercice sur ma volonté de faire du bénévolat. Suite à cela, j’ai voulu passer à l’action. Ayant déjà « liké » une page facebook sur les sdf, c’est alors qu’un soir, j’ai vu passer une photo de la dernière maraude réalisée par un petit groupe ! J’ai alors osé envoyer un message sur leur page Facebook en disant que j’étais intéressée pour faire une maraude avec eux. 5 minutes plus tard, quelqu’un me répondait : RDV 19h30 Mercredi prochain (mercredi 9 Mai) à la gare de Grenoble ! J’ai répondu « J’y serai ». C’était parti ! 

J’ai pris un engagement, et je suis contente de l’avoir tenu malgré mes peurs et le mauvais temps qui menaçait ce soir là !

Et là, le mercredi de la maraude… c’est sur le chemin en allant rejoindre le groupe à la gare que je me suis dit :

– « Mais… ne serait-ce donc pas parce que j’aurais peur de me retrouver dans la rue, que je me dirige dans l’aide auprès des sdf ??? »

Le lien semblait évident… encore fallait-il le faire !

c. Du bénévolat pour aider

Le soir de la Maraude, je rencontrais beaucoup de personnes dont Aline, qui me raconta qu’elle travaillait dans un centre d’accueil de jour pour les SDF. Or c’était exactement l’endroit dont m’avait parlé Jonathan ! Lorsqu’il m’en avait parlé, j’avais eu envie de connaître cet endroit. Aline me reparlait de cet endroit, c’était l’occasion de découvrir. J’écoutais les signes qui se mettaient petit à petit sur mon chemin. Le RDV était pris pour y passer 2 jours après. 

Le Vendredi 11 juin, je me rendais au centre d’accueil et une demi-heure après, j’avais noté mon nom sur le planning pour venir une demi-journée la semaine suivante ! J’en suis à 3 matinée et j’en suis très contente. Ce lieu est accueillant, vivant, convivial, il me permet de rencontrer les sdf, de discuter, de leur apporter mon sourire et mon aide. C’est l’endroit et la mission parfaite pour moi, moi qui aime rencontrer, accueillir, parler. C’est ce qu’il me fallait et j’y ai été amenée, en douceur, en me laissant porter par la vie, les signes et les synchronicités.  

L'eczéma et moi : La peur de se retrouver dans la rue - 2 -

3) Ma séance de psychonomie pour compléter

Ce même vendredi 11, l’après-midi, j’avais ma séance de psychonomie.

Je raconte alors à ma psychonome ma récente prise de conscience de la semaine : le lien que j’avais effectué entre la phrase du livre qui m’avait fait « tilt » et la maraude pour les sdf. Elle rebondit en complétant :

– « Et l’eczéma sur le visage cela pourrait signifier : il faut « faire face » ! »

Faire face = il ne faut pas tomber dans la rue. Oui cela avait un sens.

Cela faisait un 3ème lien avec cette PEUR maintenant identifié de me retrouver dans la rue.

4) Prenons maintenant du recul sur les événements

Lien dans le temps

L’eczéma sur le visage est précisément est apparue au mois de Janvier/Février, exactement lorsque j’ai arrêté mon travail à la fin de mon CDD et que je me retrouvais alors au chômage. J’allais toucher une indemnité, mais la peur devait être inconsciemment présente : et si je ne retrouvais pas de travail ? La peur du chômage ? La peur de ne pas retrouver un boulot qui me plaise, qui me convienne… ? L’insécurité de la situation, de ne pas savoir la suite, le futur ?

Lien avec mes croyances

Oui j’avais cette peur de me retrouver sans argent un jour. J’ai toujours cru que c’était à moi de tout me payer, qu’il fallait que je m’autosuffise toute la vie. Je n’ai jamais intégré le fait (et encore jusqu’à aujourd’hui), que l’Etat allait m’aider par le versement d’une retraite. En effet, je n’aime pas me faire aider, ceci doit donc expliquer cela. Il y a quelques années je crois que je n’étais même pas au courant (j’avais du bien me boucher les oreilles inconsciemment quand j’étais en cours d’éco) ou que je faisais exprès de ne pas comprendre.

5) Résumons

Etape 1 vue précédemment : L’eczéma, cette MAL-A-DIT arrivait sur mon visage, pour me faire dire quelque chose : pour me dire que j’avais une peur forte, de me retrouver sans argent un jour.

Ces 3 liens m’ont aidé à vraiment PRENDRE CONSCIENCE de cette PEUR. Cette fois-ci je n’avais plus le choix que de réaliser que cette peur était vraiment la mienne et de l’ACCEPTERPRENDRE CONSCIENCE et ACCEPTER : étaient en réalité déjà deux pas de plus vers la guérison.

L'eczéma et moi : La peur de se retrouver dans la rue - 2 -

Etape 2 :

Pour aller vers plus de guérison, il me fallait maintenant comprendre comment cette peur régissait ma vie. Car oui la PEUR de tomber dans la rue CONDITIONNE en réalité énormément de mes comportements et ne me rends pas libre

Oui, la peur de manquer d’argent influence mes comportements :

– j’économie beaucoup / je ne dépense pas trop

– j’ai du mal à m’offrir des choses, me faire des cadeaux, me faire plaisir

– j’ai plus de facilité à faire des cadeaux aux autres qu’à moi-même

– le prix décide souvent de ma raison d’acheter ou pas et l’emporte sur le côté plaisir

– je porte de l’importance à faire un boulot qui me donne un salaire correct

– l’idée de me lancer un jour à mon compte m’effraye

– un projet dans lequel il faut d’abord investir du temps avant d’avoir un retour financier me fait peur 

– à chaque fois que je passe dans une boutique vide : je me dis : mais comment font-ils pour survivre ? Je « stresse » pour les autres. J’ai l’impression que de nombreux business ne marchent pas alors que c’est parfois c’est l’inverse ! Ce n’est pas parce que moi je ne dépense pas dans ces magasins là, que d’autres n’y vont pas ! 

Cette peur incite également des choses positives :

– Pour moi, il n’y a pas de petites économies. Je vais parfois préférer utiliser mes jambes et marcher plutôt que de dépenser 2 euros dans un ticket de bus. Je fais du vélo et mes déplacements ne me coûtent RIEN ! C’est très bon pour mon corps donc c’est bien.

– je propose ma voiture en blablacar quand je fais des trajets. Et ça c’est okay car j’adore la compagnie et rencontrer de nouvelles personnes donc ça tombe bien ! Et j’ai aussi envie de participer à la préservation de l’environnement donc cela va dans ce sens. 

L'eczéma et moi : La peur de se retrouver dans la rue - 2 -
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Voici donc quelques exemples qui montrent à quel point une peur peut influer sur nos comportements. Il est important d’en prendre conscience également, pour pouvoir rectifier certains comportements si ceux-ci nous empêchent de nous réaliser complètement. 

Depuis cette prise de conscience en Mai 2018, mon eczéma à complètement disparu de mon visage, mon cou et mes bras ! Ai-je enfin trouvé la clé de mon mieux-être ? J’en ai l’intuition.

Je vous invite donc à CREUSER le plus possible votre MAL-A-DIE, afin d’en découvrir tous les aspects qui vous permettront d’identifier des liens, des causes, des conséquences qui ensuite vous permettront de changer quelque uns de vos comportements. 

N’hésitez pas à me poser vos questions si vous en avez. Si vous avez également d’autres remarques qui pourraient continuer à me faire évoluer, n’hésitez pas à me les partager. 

Je vous embrasse bien fort,

Continuez à prendre soin de vous,

Noémie

L'eczéma et moi : La peur de se retrouver dans la rue - 2 -

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